De nombreux entrepreneurs lancent prématurément leur idée parce que celle-ci parait brillante sur papier et irrésistible dans le business plan… avant de comprendre plus tard que ce n’était qu’une illusion.
Tout n’est qu’hypothèse. Ce que vous croyez, ce que votre conjoint pense, ce que vous avez vu en vacances, ce que vos amis, parents, chat, … en disent, c’est bien mais ce n’est qu’une hypothèse. Personne ne peut savoir si une idée est valable tant qu’elle n’a pas été validée par votre marché.
Pourquoi un entrepreneur doit-il tester son marché ?
Tester votre marché, c’est réduire le risque. Cela va vous permettre de répondre à des questions, obtenir des réponses à des hypothèses par rapport à votre projet tout en vous obligeant à pivoter (un peu ou beaucoup) en cas de nécessité. Vous devez construire une série d’expériences permettant rapidement et facilement de tester vos hypothèses.
Tester vise donc à diminuer le risque de se focaliser sur des idées, bonnes en théorie, mais désastreuses dans la pratique. Vous testez les idées dans le cadre d’expériences rapides, riches d’enseignements et d’adaptations potentielles.
« La tâche n°1 de l’entrepreneur est de réduire les risques et les incertitudes par rapport à son projet. »
Pour tester votre idée, il faut la scinder en plusieurs hypothèses susceptibles d’être testées. Ces hypothèses couvrent trois types de risques : désirabilité, faisabilité et viabilité.
Premièrement, l’idée n’intéresse pas les clients : vous devez orienter votre expérience pour tester la désirabilité. Deuxièmement, vous ne pouvez rien bâtir, rien fournir à partir de l’idée, vous êtes dans l’impossibilité de construire et fournir un produit: orientez votre expérience pour tester la faisabilité. Et troisièmement, l’idée n’est pas rentable: vous devez tester la viabilité.
Vous testez vos hypothèses principales à l’aide d’expérience appropriées, ce qu’on appelle dans le jargon entrepreneurial un MVP (Minimum Viable Product). Chacune génère des preuves et des enseignements qui vous permettent de tirer des leçons et de décider. En fonction des preuves et des enseignements ainsi recueillis, soit vous ajustez votre idée si vous comprenez que vous faites fausse route (on parle alors de pivot), soit vous continuez à en tester d’autres aspects si les preuves vont dans votre sens.
Utilisez également les bons outils pour construire vos preuves et tirer des leçons de vos expériences :
- La test card, utile pour définir la preuve/l’hypothèse que vous souhaitez tester.
- La learning card, qui vous permettra de tirer des enseignements de vos analyses.
Elles sont d’une grande aide pour savoir si votre idée a des chances de réussir.
Ces outils vous seront fournis et expliqués lors de votre accompagnement chez Azimut. Votre accompagnateur n’hésitera pas à vous challenger sur le sujet.
Comment tester le marché facilement lorsque vous débutez votre projet d’entreprise ?
Quelques exemples :
Construire une landing page (ou site vitrine) illustrant votre proposition de valeur pour tester l’accueil par le marché (test de désirabilité).
Une boutique éphémère permet de vérifier l’intérêt, en face à face, des clients afin de s’assurer qu’ils vont réellement acheter le produit (test de faisabilité).
Des préventes de votre service/produit avant que celui-ci ne soit commercialisé (test de viabilité).
Mes conseils en tant qu’ex entrepreneuse et accompagnatrice chez Azimut :
Ne dépensez pas trop d’argent :
Rien ne sert de dépenser des milliers d’euros pour développer vos expériences. Soyez créatifs, faites appel à votre imagination, autorisez-vous à bricoler. Faites-le moins d’effort possible pour un maximum d’apprentissage.
Centrez-vous sur le client :
Comme votre accompagnateur vous le répétera souvent, votre client est celui qui a la réponse. Incluez-le dans l’élaboration de votre test. Si vous désirez créer de nouveau business, cela implique d’être en lien permanent avec votre client. Prenez en compte son retour pour ajuster votre projet.
Aller vite et valider :
Ne restez pas des heures à essayer d’élaborer le meilleur produit possible ou de développer le service parfait, sans le montrer à votre marché. Tout ce que vous risquez de récolter, ce sont des heures et de l’argent perdus et surtout de la déception. Utilisez la boucle d’apprentissage : Testez, mesurez, validez ou invalidez rapidement.
Soyez gêné par votre MVP :
Un bon test est un test qui ne paie pas de mine qu’un entrepreneur est en général gêné de montrer. Ne passez pas trop de temps sur l’esthétique mais misez davantage sur le fond.
Fun fact :
Saviez-vous que des entreprises comme Netflix, Dropbox ou Air b’n’b sont également passées par ces étapes et continuent toujours à utiliser cette boucle d’apprentissage ?
Conclusion :
Testez, testez, testez ! Construisez des Minimum Viable Product et testez des solutions avec un minimum de fonctionnalités utiles sur le marché. Cela vous permettra d'obtenir rapidement un retour d'information. Ne commettez pas l’erreur de vouloir appliquer vos idées sans les éprouver ; testez-les soigneusement, même si elles vous paraissent en théorie sans défaut.
Concevez vos expériences en fonction de ce que vous voulez apprendre à terme. La bonne expérience doit être suffisamment précise pour que vous puissiez la répliquer et générer des données utilisables et comparables.
Durant toute votre vie d’entrepreneur, vous allez tester, mesurer, ajuster, tester, mesurer, ajuster, etc. C’est une boucle d’apprentissage continue. Un projet n’est jamais totalement défini et faire preuve d’agilité vous préservera de bien des soucis.
Au sein de notre coopérative, vous avez l’opportunité de tester votre projet plus facilement avec le prêt* du numéro de TVA Azimut.
Envie d’en savoir plus ? Participer à une de nos séances d’information collective
* accessible sous certaines conditions, prenez les renseignements auprès de votre accompagnateur
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