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Zoom sur Ramd’Âm, la brocante culturelle réinventée

Dernière mise à jour : 15 févr. 2022

A Namur, Jérémy et Simon Arnould ont réinventé la bouquinerie-disquerie. Ramd’Âm, ce n’est pas en effet qu’un magasin d’achat-vente d’articles culturels de seconde main (livres, livres-jeunesse, mangas, BDs, CDs, vinyles, Dvds et jeux de société), c’est une boutique-brocante qui palpite comme un cœur.

Le projet s’est imposé comme une évidence dans l’écosystème culturel de la rue des Carmes, près du cinéma Caméo au centre de la capitale wallonne. Tout a commencé en 2014 par une envie dévorante de commerce équitable. Ou peut-être éthiquable : les cousins revenaient d’un long voyage à l’étranger, Jérémy avait passé un an en Amérique latine, Simon en Asie du Sud-Est. A leur retour, ils se sont associés pour se lancer dans l’aventure d’un projet un peu fou. Ils ont pris le soin de le laisser mûrir, non sans y ajouter une touche fantasmagorique pour le rendre pétillant, lui apporter ce petit supplément d’âme que sublime le nom de leur enseigne.

Leurs tempéraments se complétaient : plutôt organisé pour Jérémy le romaniste, passionné de littérature depuis l’enfance ; hyper-créatif pour Simon qui avait fait une formation en animation vidéo après son bachelier d’éducateur spécialisé. En mode slow, dans une sorte d’éloge à la légendaire lenteur namuroise, Ramd’Âm a fait du marché de l’occasion une alternative à la surconsommation. « La récup est un choix assumé, revendiqué même », dit Jérémy.


© Vincent Foret / SOFAM, 2019 — www.vincentforet.photography

Unique au monde


D’ailleurs, les cousins se félicitent de posséder la seule machine au monde capable de ressusciter les livres et disques anciens. La seule au monde, oui, vous avez bien lu. Conçue par l’artiste français Nicolas Savoye dans son « atelier des inventions géniales », elle commence par chatouiller les objets avec des plumes de paon afin de les réveiller, les réénergise d’un coup d’avertisseur sonore puis les parsème de poudre de perlimpinpin pour les faire étinceler.

Dans le réel, la machine visible dès l’entrée est le produit du recyclage d’un pédalier de mobylette, de casseroles, de boules de pétanque, d’un vieux klaxon et d’autres éléments associés à une soufflerie de paillettes. De quoi réenchanter le métier de brocanteur et de secouer l’enfant intérieur que nous avons tous. En prime, les cousins proposent chaque mois des performances artistiques : ateliers, concerts, spectacles gratuits et au chapeau investissent les 100 mètres carrés d’espace de vente mais aussi l’arrière-cour, transformant la boutique en mini-centre culturel. C’est la contribution de Jérémy et Simon à la riche vie de leur quartier et à l’âme de leur magasin, c’est aussi le moyen de susciter la curiosité et d’attirer de nouveaux visiteurs.

Quatre ans après l’ouverture en 2016, les garçons viennent de renforcer leur équipe : ils ont engagé une vendeuse pour apporter une approche et une sensibilité féminine. Expertises d’objets (immédiates ou sur rendez-vous), recherche de l’état neuf et de l’originalité, besoin de faire les choses différemment, de dépoussiérer l’activité avec une dimension plaisir : c’est tout ça Ramd’Âm.


Pleine conscience

Jéremy et Simon se sont façonné le job dont ils rêvaient, c’est d’ailleurs ce qu’ils souhaitent à tous ceux qui ne l’ont pas encore trouvé et se forcent à aller travailler avec des pieds de plomb. Le bonheur de faire l’activité que l’on a choisie met toujours des papillons dans le ventre.

« Pour nous donner toutes les chances de succès, nous nous sommes fait accompagner par Azimut. Cela nous a permis d’acquérir de nouvelles compétences, notamment en gestion. C’est là aussi que notre concept a évolué pour devenir ce que nous en avons fait. En post-création, nous avons bénéficié d’un suivi qui s’est avéré utile car il nous a permis d’améliorer les points faibles et de consolider les lignes de force. Alors si nous avons un conseil à donner à de jeunes rêveurs comme nous, c’est de garder les yeux et les oreilles bien ouverts, d’être à l’écoute de tous les conseils et de s’en nourrir pour retenir le meilleur. S’il ne faut jamais s’entêter, nous invitons chacune et chacun à vivre sa passion en pleine conscience. »




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