Elle prend en charge les tâches que les entrepreneurs détestent. Du moins en règle générale : tenue à jour de la comptabilité, classement et archivage des papiers, procédures d’engagement, gestion du contentieux, suivi du secrétariat social, administration. Valérie Darras, c’est l’assistante de direction des PME et des indépendants. « Un véritable couteau suisse », revendique-t-elle dans un sourire. Son expertise s’est construite au fil d’une carrière de 20 ans où elle n’a cessé d’évoluer : comptable en fiduciaire, auditrice financière, comptable en entreprise, gestionnaire de subsides dans l’enseignement supérieur... « Dans mon dernier boulot, je partais le matin en pleurs et je rentrais le soir en larmes, j’étais littéralement à bout. ». Après un burnout, elle a décidé de repartir à zéro. De se construire un projet à la mesure de ses envies et de reprendre le contrôle de son destin. « J’en ai d’abord discuté avec une amie... Puis j’ai choisi la structure d’accompagnement qui me semblait la mieux adaptée. » Ce fut Azimut. « Dès la réunion d’information collective, j’ai trouvé le ton et l’écoute que j’attendais : j’ai aimé le discours clair et très cash de Florence qui est devenue ma référente. Jamais je ne me suis sentie jugée. Au contraire : le cadre fixé par la structure, l’énergie positive et l’adrénaline que j’ai reçues de mon accompagnatrice m’ont poussée à aller de l’avant. Quand j’ai confié à Florence que les papiers, c’était mon dada, ça a été le déclic. Personne ne lui avait encore dit ça ! »
© Vincent Foret / SOFAM, 2019 — www.vincentforet.photography
Passionnée et délivrée, Valérie a désormais le luxe de choisir ses clients !
Ce n’est pas pour rien que Valérie, installée près de Ciney, a donné à son projet le nom de « Délivré ». Pourquoi se donner de la peine à vouloir faire mal ce que des professionnels peuvent faire beaucoup mieux que vous ? D’autant que ça ne coûte pas plus cher !
« Délivré. C’est à la fois l’état dans lequel je me sentais et ce que je voulais apporter aux autres : la délivrance de pouvoir exercer le métier que l’on aime, de ne plus être enchaîné au boulet de l’administration. »
Plutôt qu’une couveuse d’entreprise, Val a choisi le cadre de la coopérative d’activité offert par Azimut pour challenger son projet. « La dégressivité des allocations de chômage de ce dispositif me mettait la pression, je ne pouvais pas me permettre d’y rester trop longtemps. » Elle est arrivée à un niveau acceptable de revenus en seulement un semestre, après avoir été formée les six mois précédents. « De missions en one shot aux missions récurrentes, j’ai recruté et fidélisé toute une clientèle au point de pouvoir désormais choisir avec qui je désire travailler. Je n’ai plus besoin de clients ! Un luxe que je n’aurais jamais imaginé possible », confie-t-elle. Combien de personnes ne vont-elles pas chercher loin ce qu’il leur suffit de tendre le bras pour attraper ? Entre un job à 3/5ème temps à la coopérative de circuit- court Cocoricoop, des prestations en régie et l’achèvement d’une formation en graphothérapie, Valérie a trouvé ses marques et tend vers l’équilibre.
« Tremblez mais osez », savoir se faire confiance
« Je n’aurais pas pu réussir ça toute seule sans l’appui d’Azimut », affirme-t- elle. « La structure m’a fait grandir et a facilité mon intégration dans des activités qui me mettaient mal à l’aise. » C’est là en effet qu’elle a fait l’apprentissage du networking, ce dont elle avait horreur. Peu à peu, elle en a découvert les ressources et le potentiel. « Et je l’avoue : j’ai même fini par y trouver du plaisir ! » admet-elle. Pour elle, entreprendre n’a rien d’un parcours du combattant. Il y a bien entendu des obstacles, des échecs parfois, des moments de fatigue voire de découragement, mais au bout du chemin il y a la liberté et c’est magnifique. Il suffit de puiser en soi et dans ses cercles soutenants la force et la résilience de continuer. Valérie Darras a un double conseil à donner aux porteurs de projets qui hésitent. « D’abord et avant tout, se faire confiance, croire en ses capacités. Rien qu’avec ça, on a déjà accompli la moitié du chemin. Ensuite, il faut trouver la bonne structure d’accompagnement. Ce n’est pas forcément la plus proche de chez soi. » Si sa pensée devait être résumée à un titre de livre, ce serait « Tremblez mais osez » de Susan Jeffers. Car l’aventure de l’entrepreneuriat, c’est ça.
Comments